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LONDOLOGUE
UN CAFÉ PAS COMME LES AUTRES...
Par un samedi
matin pluvieux -oh oui, ça arrive à Londres- je me suis rendue dans le café le
plus en vogue de Bute Street.
Peut être savez-vous
déjà duquel je vais parler? Et bien, sa popularité ne pourra que vous semblez
évidente et bien méritée après avoir lu cet article, mais revenons à notre
histoire…
Je me suis donc engagée
dans cette rue d’ordinaire si vivante où l’on ne manque pas de croiser un
visage connu, pour y voir les stands du marché remballer leurs produits et les
gens se réfugier à l’intérieur des cafés et des restaurants, qui devaient
sembler bien accueillants. Pour ma part j’avais l’intention de ne rentrer que
dans un.
Avec mes
quarante minutes de retard, une mauvaise habitude, je m’attendais à être mal
reçue mais celui avec qui j’avais rendez-vous m’a accueillie avec un des
sourires les plus chaleureux, qui m’a tout de suite mise à l’aise. J’étais
nerveuse, car je n’avais pas encore eu l’opportunité de connaitre cet homme dont
tout le monde parle au lycée. Son menu est réputé, l’ambiance y est unique, et
son café est bien “the home away from home” de la plupart des lycéens.
Mais maintenant
je connais Momo Bouchoucha, et je vais vous faire part de notre interview au
fond de Malibu.
Je peux te
demander ton nom et ton âge ?
Pas de problème,
Momo Bouchoucha, 34 ans.
Ça fait combien
de temps que tu es à Londres? Toujours à Bute Street?
Ça fait 5 ans.
Non, non je suis arrivé a Londres de Paris, et j’ai commencé à travailler comme
plongeur chez Sweets.
Pourquoi as-tu
quitté Paris pour Londres?
J’en avais
marre, il fallait que je change d’environnement. J’avais toujours vécu à Paris,
il fallait que je change d’air, j’avais envie de faire autre chose et c’est
comme ça que j’ai atterri à Londres.
C’est une ville
pleine d’opportunités, on y trouve des offres qu’on n’aurait jamais en France.
Tu parlais déjà
anglais en arrivant?
Non, non pas du
tout, j’avais les notions d’école de base comme ‘Hello’, ‘How are you?’ (Et
le redoutable) ‘It’s raining today.’
Mais bon, il y a
énormément de français… je ne pensais pas qu’il y en aurait autant en arrivant.
Les français sont-ils de gros clients?
(Ses clients ne sont tout de même pas que français: selon la page
Facebook de Malibu, il y même des new-yorkaises qui adorent les crêpes de
Momo !)
Ah ouais, les français représentent 80 à 90 % de la clientèle, ça fait
plaisir. C’est parce qu’on a une bonne formule. Une boisson, et un wrap ou un sandwich
ou une crêpe en plus d’un cookie (délicieux,
je précise) pour £5. On a beaucoup de touristes qui viennent manger pendant
les vacances.
On fait de la
pub, on distribue des prospectus près de la station, on est bien obligés de
combler le vide quand vous n’êtes pas là !
Quels sont les débuts de cette « longue et
belle histoire » de Malibu ?
J’ai commencé à
Borough Market, je travaillais pour mon associé, Sébastien Wind. J’ai fais
monter les chiffres d’affaires là bas et comme ça c’est super bien passé,
il m’a proposé cette affaire.
C’est mon
premier business. Avant c’était un Iranien qui vendait les produits français,
nous on était plus sur le café. On est là depuis 1 an et demi, ça feras deux
ans le 1er avril et pour l’occasion on fera quelque chose. L’année dernière
c’était pour les adultes, mais cette année ça sera pour les étudiants. C’est
bien à eux que je le dois.
Et comment ça
marche?
Je suis devant
avec la clientèle. J’aime tout ce qui est commercial, Sébastien est a l’arrière,
il gère tout. Moi, je fais un peu de tout, ce n’est pas parce que je suis
le patron que je me la coule douce.
Nous travaillons
très dur, de 7h00 à 20h00, mais tout ce qu’on fait ça rapporte. Et puis j’ai une
équipe super : nous sommes quatre, Daga, Rita, Manon et moi.
Daga est mon
bras droit, quand je ne suis pas là elle s’occupe de tout.
(J’étais d’ailleurs
impressionnée, Daga connait toutes les recettes!)
Parlons un peu d’affaires
maintenant.
Ça va mieux que
l’année dernière?
Beaucoup
mieux. Les débuts étaient durs, il y a énormément de concurrence sur
Bute Street, nous sommes 6 cafés.
Il faut se
battre tous les jours pour garder la clientèle. Avant « the »
café c’était Raison d’Être… et
maintenant, c’est Malibu.
Il faut changer
les choses, ne pas laisser les gens s’en aller et le café devenir ‘boring’.
Une semaine on a
des cookies et une autre du gâteau, ou sinon je ramène du saumon.
Je change tout
le temps ma gamme.
Et le secret
derrière le succès de Momo…
Comment Malibu
est-il différent des autres cafés?
On sait tous ce
que c’est les « années lycée », moi aussi je suis passé par là.
Nous essayons
d’instaurer un bon climat pour que les jeunes se sentent bien.
Ici les
étudiants sont bien reçus, pas comme dans d’autres cafés dans lesquels on les
chasse ou on leur demande de se taire.
Malibu est
devenu leur coin, ils sont biens ici.
Ils peuvent brancher
leurs téléphones, laisser leurs affaires (Momo je peux laisser mon ma
pochette d’art? La réponse : pas de problème !).
En plus il y a
un très bon rapport qualité/prix. C’est 'healthy' ici, tout est frais, tous les
jours.
A home away from home.
Que
penses-tu de tes clients réguliers?
Je suis
leur grand frère, si ils ne vont pas bien je suis là, je les connais tous.
Je les aime
bien; sinon, je ne serais pas là et je pense qu’ils m’aiment bien sinon ils ne
viendraient pas. J’essaye de connaitre tous leur prénoms, bon, je ne connais
pas les 4000 élèves du Lycée Charles De Gaulle, mais déjà pas mal.
Il y a tout
de même une barrière, ils me respectent. Je veux bien les « tcheker »,
mais pas de bise.
Et le
futur?
Je ne me dis pas
encore que j’ai réussi. Dans 10 ou 15 ans après avoir travaillé à fond,
peut-être… histoire d’ouvrir quelques cafés avec le même concept que Malibu.
Moi, je
suis venu ici pour réussir, pas pour dormir. J’ai beaucoup d’objectifs en tête.
Je suis encore jeune pour le métier, j’ai le temps de réussir. Je veux
m’étendre peut être vers Fulham prés de l’annexe du lycée, pourquoi pas…
Enfin,
comme toute bonne histoire a une morale voila la notre :
Aimes-tu
ce que tu fais?
J’adore
ca, il faut aller au boulot le sourire aux lèvres, sinon tu t’es trompé et il
faut changer et recommencer. J’aime ce que je fais.
Ça m’a
fait plaisir hier, tu sais, quand tu m’as dit que tu voulais m’interviewer
parce que j’étais le café le plus populaire du lycée, ça montre qu’on n’a pas
travaillé aussi dur pour rien. Je suis content de savoir que le travail que je
fais commence à rapporter ses fruits… ça me donne la pêche!
En effet,
on se sent vraiment comme chez soi. On est accueillis le sourire aux lèvres, et
dès qu’on nous demande nos noms, à la différence de Starbucks où cette question
prend tout de suite un air robotique de chaine mondiale, chez Malibu une
complicité s’instaure immédiatement entre le staff et le client et on se sent
en bonnes mains. En plus les plats personnalisés existent aussi! Imaginons que
comme Margot, Max ou Harry (élèves du LFCDG) vous étiez un habitué de Malibu,
et que vous repreniez toujours la même chose.
Et bien à
force, vous aurez peut être la chance, comme ces derniers, d’avoir un plat ou
un wrap à votre nom.
Allez sur
la page Facebook de Reverb et votez pour votre plat préféré !
Qui de
Max, Margot et Harry a fait le meilleur choix?
° Harry Plate: Pasta Pesto, Escalope, Goat Cheese, Tomato, Avocado,
Sweet Corn and Balsamic Sauce.
° Margot
Wrap: Pesto Chicken, Tomato, Avocado and Balsamic Sauce.
° Max Wrap:
Salad, Mayo, Escalope, Tomato and Cucumber.
Momo a
raison quand il dit que les lycéens -ou en tout cas ses clients- “kiffent” Malibu,
car comme il l’a bien remarqué ils reviennent tous les jours et les deux “lunch
hours” sont “busy busy.” Espérons
que ça continue, car : “C’est chez eux après tout, sans eux je ne serais pas
là.”
Victoria
TAITTINGER
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