UNE VOIX CONTRE LA PAUVRETE

UNE VOIX CONTRE LA PAUVRETE by William Hosie-Lissac

Justice au Cœur rend visite à ATD- Quart-Monde

LE 17 Octobre, lors de la visite de notre équipe dans les locaux d’ATD Quart Monde, dans le Sud-est de Londres à Camberwell, accompagnés de Mme. Paget et Mme. Alexis, nous avons participé à une journée de combat contre la pauvreté, en donnant à la charité « une voix ». Notre action s’est matérialisée sous forme de rencontres, jeux et interactions avec de jeunes enfants défavorisés : face –painting, jeux de cerfs-volants, dessins.

Depuis plusieurs années, Justice au Cœur travaille avec ATD-Quart Monde, dont le rôle est d’aider les « oubliés » de la société, ceux qui n’ont pas la chance de recevoir une éducation.

Afin d’en savoir davantage, j’ai décidé de procéder à une interview avec Moraene, dame âgée qui participe activement à l’action de   plus de vingt ans, en délivrant notamment des discours.

Moraene a souffert d’un violent divorce. Elle s’est retrouvée seule, avec ses trois enfants. Très pauvres, ils vivaient dans des conditions précaires, insalubres, instables et dangereuses. Désespérée, Moraene songeait au suicide, lorsqu’une amie lui a mentionné l’existence de l’association ATD-Quart-Monde, recommandée par un prêtre.

« Cela a représenté un vrai soulagement », m’a-t-elle déclaré. « Ma vie a repris forme, de manière simplement incroyable ». Les personnes en charge de l’association lui ont expliqué : « ceci est votre espace et votre temps ». Moraene a traduit : « mes enfants pouvaient enfin être des enfants, et moi un être humain. »

Grace à l’aide et au secours organisés, efficaces et attentionnés du personnel d’ATD-Quart-Monde, ses trois enfants ont pu être scolarisés. L’ainée travaille à présent, comme aide, dans un bar et est auxiliaire de vie pour le compte d’ATD-Quart Monde. Son fils ainé est contrôleur d’ambulanciers et son cadet est Deputy Manager, avec un avenir dans le domaine de la publicité.

Quant à Moraene, remplacer son désastreux passé par un futur dynamique n’était pas simple et elle a dû sérieusement reconstruire sa vie. Pour commencer, elle a effectué plusieurs stages afin de « remettre le train sur les rails » ; donner un rythme plus régulier à sa vie. De l’aide médicale lui a été attribuée afin de lutter contre sa dépression.

Par la suite, Moraene a démarré et suivi des cours de sociologie à l’Université :« je ne pouvais pas m’arrêter de travailler. C’était la meilleure expérience de ma vie. Toutes les personnes que j’ai rencontrées ont pu contribuer à ma perception de la société puisqu’elles venaient toutes de milieux et cultures différents » m’a-t-elle confié.

En effet : « certaines parties de la société n’ont aucune idée de l’existence d’autres parties. Cela fonctionne dans les deux sens ; les pauvre et les riches ne se connaissent ni les uns, ni les autres » explique-t-elle.

Sa solution? Créer des opportunités afin qu’enfants ou adultes de chaque couche de la société se rencontrent car cela garantirait une interaction et donnerait une voix à la pauvreté.

Cependant, Moraene est la première à reconnaitre la difficulté de telles rencontres: « certains démunis ont honte de leur pauvreté, autant que certains privilégiés sont mal à l’aise de leur richesse et ne souhaitent pas l’avouer. Mais il faut que les gens apprennent l’un de l’autre. »

Cela étant, Moraene ne perd pas espoir. Malgré son passé difficile, comprenant un cancer il y a dix ans lui ayant causé une lourde perte de cheveux, elle dit en souriant : « l’univers a des plans pour moi, il en a peut-être encore. La clé d’ATD, c’est la diversité. La clé pour les individus, c’est l’espoir ».

« Il faudrait pouvoir lutter contre la pauvreté avec dignité ; ATD m’a envoyée à l’Unesco pour trouver une voix et exposer son idée personnelle sur le gouvernement idéal; un gouvernement qui commence par écouter les pauvres, qui développe ses projets à partir de là. Un gouvernement qui nous reconnait, nous donne une vraie valeur, qui grandit avec dynamisme et compassion », ajoute- t-elle.

C’est pourquoi l’association Justice au Cœur est intervenue pour participer à cette journée émouvante : le but de notre association est de promouvoir des charités moins reconnues.

Moraene avoue : « ATD a beaucoup de choses à dire mais une petite voix pour le faire. La coopération avec des associations comme la nôtre est donc clé, ainsi qu’avec des aides économiques. »

Chers enseignants, lycéens, collégiens, parents : Moraene et ADT Quart-Monde ont besoin de votre soutien.

Les fonds récoltés lors du Bazar de Noël du 5 décembre, qui a été une vraie réussite, seront reversés en partie à ADT-Quart-Monde. Merci pour votre aide