MAXIME CHATTAM (petite dédicace à Claire Brechet)
« La menace est permanente.
Inhérente à notre nature humaine et à la société
telle qu'elle est construite.
Je ne vous demande qu'une chose : allez jusqu'au
bout de ce témoignage. Il va vous paraître absurde, exagéré peut-être, dans ce
cas, allez vérifier par vous-même chaque point soulevé. Vous verrez que tout
est vrai.
Bientôt, vous ne verrez plus jamais le monde de la
même manière.
Je vous le garantis. » -Maxime
Chattam, Les Arcanes du Chaos-
C’est effectivement ce que l’on ressent après la
lecture d’un des multiples romans de Maxime Chattam, l’auteur vedette de cet
article. In tenebris, Autre Monde, Maléfices ou encore Leviatemps
ont tous un point commun, ou plutôt deux : faisant partie de la bibliographie
de Chattam, ils nous font la représentation, la peinture du mal humain et du
côté obscur de la force. Thrilling isn’t it ?
Pour pouvoir vous expliquer les fondements de ces
romans sombres et énigmatiques, il me faut commencer par le commencement, ce
qui me semble être le plus logique. Passionné d’écriture depuis tout petit, et
après un début de carrière discret sur les planches et devant les caméras, Maxime
Chattam se lance dans l’écriture avec Le 5e règne, un
thriller fantastique (dans les deux sens du terme) acclamé par les critiques et
récompensé par le jury du Prix du Roman Fantastic'Arts du Festival de Gérardmer
en 2003.
Ce roman est ancré dans deux univers bien
différents : le roman policier et le fantastique, or il saute aux yeux de
Chattam que sa passion penche plutôt du côté des bons vieux polars. Il part
donc étudier à Paris la psychologie criminelle, la police technique et
scientifique ainsi que la médecine légale. Et c’est ainsiqu’est né son style
d’écriture noir, gore et terriblement troublant. Seslecteurs vous le
confirmeront : âmes sensibles s’abstenir.
Ainsi,je pense que le meilleur moyen de vous faire
découvrir ce « thrilleriste polaristique » serait de vous révéler le secret
d’un roman de notre « Stephen King français » (une appellation nous venant du
journal Le Monde, pour vous dire ce n’est pas des paroles lancées en
l’air!).
Il est tout d’abord nécessaire de créer un
personnage complètement dérangé, a un tel point que le terme « malade mental »
serait plutôt un compliment. Puis, ajoutez des meurtres sanglants a la mise en
scène spectaculaire, à partir desquels un personnage principal va devoir
déchiffrer peu à peu le profil de la bête pour au final entrevoir une porte
vers les Enfers. Ainsi, la question que se pose l’auteur à travers son entière
bibliographie est également assez étrange: est-ce que ces actes de bestialité sont-ils
réellement si inhumain? Et bien, il faut avouer qu’on se surprend soi-même
parfois pendant la lecture à comprendre et adopter la logique du tueur. Bon,
c’est vrai que des fois, ça peut aller très loin, mais j’en reparlerai plus
tard… Revenons à nos moutons: la plupart de ses histoires sont basées sur la
psychologie du meurtre et du meurtrier, mais surtout de l’aspect humain ou
inhumain de la chose. Qu’est-ce qui amène un homme à séquestrer une jeune
femme, pour ensuite la torturer, la scalper et finalement la dévorer? Comment
une telle perversion peut-elle naitre au sein d’un être humain, à tel point que
la personne en perd sa condition humaine? Cela peut vous paraitre être des
questions classiques d’histoire policière à la Castle ou encore Bones,
mais Chattam va encore plus loin que toutes ces productions en ouvrant des
portes que la censure a tendance à verrouiller.
En effet, en plus d’une psychologie très travaillée,
Chattam s’arme de recherches détaillées et d’univers imprévisibles pour nous
attirer dans les fins fonds de la nature humaine. Le cannibalisme, la barbarie,
les sous-sols new-yorkais, Oz et ses SDFs ou encore les forets à perdre de vue
grouillant d’araignes meurtriers, tous ces thèmes et lieux font partis du monde
noir et complexe de Maxime Chattam.
Mais c’est à ce moment de l’article que certains
parents ou adultes bienveillants doivent se dire : « Mais ne va-t-il pas trop
loin ce Maxime Chattam? Est-ce une bonne chose que l’on le présente à nos jeunes
lycéens chargés d’innocence? ».Et je vais donc vous répondre : il est vrai que
ces thèmes sont troublants et parfois choquants, mais il ne faut pas oublier
que tous ces romans sont de la fiction, de la fiction horrifiante, mais de la
fiction sans aucun doute. Ce sont des histoires passionnantes et extrêmement
addictives. Et puis, rien que les chiffres de ventes suffissent à prouver ce
que Maxime Chattam tente de nous prouver à travers ses romans : chacun de nous
possède un côte de perversion, de bestialité que l’on doit nourrir… Alors
pourquoi s’en priver ?
Livres conseillés :
« LaTrilogie du mal »: L'Âme du mal, Michel Lafon « Thriller », 2002, Grand
prix Sang d'Encre 2002
In Tenebris,
Michel Lafon « Thriller », 2003 (Coup de cœur de la rédaction !)
Maléfices, Michel Lafon «
Thriller », 2004
Prédateurs,
Albin Michel « Spécial suspense », 2007
Léviatemps,
Albin Michel, 2010
La Conjuration primitive,
Albin Michel, 2013
By Arthur Asseman
(Nous rappelons une nouvelle fois que ces conseils
de lecture sont réservés aux lycéens, car les thèmes abordés peuvent choquer et
troubler les plus jeunes d’entre vous.)
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